PASSIRAC

 

Une Heureuse Nature

 

 

§ HISTOIRE - au fil du temps

Passirac et la guerre de 1914-1918

 

¤ ordre de mobilisation 2 août 1914
¤ ordre de mobilisation 2 août 1914

Le 1er août 1914, en milieu d'après-midi, le tocsin alerte les populations qui découvrent cette affiche de mobilisation. Le Président de la République, Raymond Poincaré (1860-1934) par décret, ordonne la mobilisation qu'il place sous l'autorité du ministre de la Guerre et du ministre de la Marine (l'armée de l'air est créée en 1934).

 

"...dans la guerre qui s'engage, la France sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'Union sacrée...". extrait du discours adressé au Parlement le 4 août 1914.

La première guerre mondiale est un conflit militaire qui s'est déroulé principalement en Europe.

¤ tranchée française - 1916
¤ tranchée française - 1916

D'autres évènements survenus pendant cette période de 1914 à 1918 comme le génocide arménien (1915-1916), la première bataille de l'Atlantique (1917), la Révolution russe (1917) et la grippe de 1918, ont augmenté la détresse des populations. Pour toutes ces raisons, cette époque a marqué profondément ceux qui l'ont vécue.

   

Le feu

Henri Barbusse

 

«...Depuis le commencement, y en a quelques-uns d’eux autres qui ont été tués par un malheureux hasard : de nous, y en a qué’qu’s-uns qui vivent encore, par un hasard heureux. C’est pas pareil, ça, vu qu’quand on est mort c’est pour longtemps.» p.148

 

«...Quand y a la guerre, on doit risquer sa peau » p.149

 

«...Les hommes sont faits pour être des maris, des pères, des hommes, quoi ! pas des bêtes qui se traquent, s’égorgent et s’empestent. Et tout partout, partout, c’est des bêtes, des bêtes féroces ou des bêtes écrasées. Regarde, regarde ! ...» p.360

 

Charles de Castelbajac

Georges Maze-Sencier

 

«...Tandis qu'ici, on oublie le reste et on ne vit plus que pour la guerre. C'est bien préférable. Ainsi, j'aurais voulu vous dire avant de partir, qu'il se peut très bien que vous ne me revoyiez pas. Ça se voit à la guerre...» p.27 lettre à sa mère Août 1915

 

«...Ce ne sont pas ceux qui meurent en faisant leur devoir qu'il faut plaindre, mais ceux qui restent en gardant leurs souvenirs...» p.31 lettre à son père 18 Juin 1917

 

 

 

¤ femmes dans une usine de munitions
¤ femmes dans une usine de munitions

A cette époque, la France est un pays à moitié rural. L'historien Pierre Miquel raconte que c'est aux femmes qu'il incombe de prendre en charge la vie de la ferme, les enfants, les personnes âgées.

Elles deviennent infirmières bénévoles, travaillent dans les usines, deviennent facteurs, conduisent les tramways, les taxis ... Plus de 60 millions de soldats ont pris part à cette guerre, 9 millions de personnes sont mortes et 20 millions ont été blessées dont 6 millions d'invalides. A la fin de la guerre, le 11 novembre 1918, les veuves, qui sont environ 700 000 prennent le rôle de l’homme dans leur famille, tandis que les autres redonnent la place aux hommes rescapés.

¤ en mémoire de trois frères - cimetière de Passirac
¤ en mémoire de trois frères - cimetière de Passirac

Comme partout ailleurs, Passirac a vu ses hommes mobilisés et le sang a beaucoup coulé tout au lond de cette période de combats. Un grand nombre sont morts au champ d'honneur et des familles ont été complètement dévastées.

Le monument aux morts situé au centre du bourg et les plaques accrochées dans l'église Saint-Pierre et au cimetière rendent hommage à leur courage.

Dès le début de la première guerre mondiale, les instituteurs ont été appelés à "écrire l’histoire". Par  une circulaire du 18 septembre 1914, Albert Sarraut, alors ministre de l'Instruction publique, demande aux instituteurs et institutrices en fonction "de tenir note de tous les évènements auxquels ils assistent" : mobilisation, réquisitions, administrations de la commune, ordre public, vie économique, réfugiés...

C'est ainsi que M. Leberthon, instituteur, a retranscrit la mobilisation et autres évènements de l'époque.

Jeanne Suraud, institutrice à Vindelle, prit la peine de relater également les évènements de cette période.

extraits :

1er août 1914 à 7 heures du soir, arrivée en automobile du gendarme porteur des affiches de mobilisation. En quelques minutes, la grande majorité des habitants du bourg est sur la place. Immédiatement les hommes de la réserve de la territoriale désignés pour le service des voies ferrées, se réunissent et s’entendent pour partir afin de rejoindre leur poste. Départ du bourg à 8h½ du soir. Les cloches sonnent lugubrement ; le tonnerre gronde ; ils partent malgré l’orage menaçant.

2 août 1914, au matin, départ des chevaux pour la réquisition ; pas une récrimination, et pourtant plus d’un paysan ou d’une paysanne a les yeux pleins de larmes en se séparant de ses braves compagnons de travail.
3 août 1914, départ de la réserve de l’active à 5h½ du matin. Détails émouvants et scènes d’adieu poignantes : un père attèle sa voiture et conduit ses deux fils (hélas, l’un des deux devait être tué le 8 septembre suivant) ; un autre dont le cheval a été réquisitionné la veille, conduit à pied son fils et porte sa musette (celui-ci devait mourir le 22 novembre d’après)… Tous ceux qui restent les regardent partir les yeux pleins de larmes. Lorsque les voitures ont disparu, plus d’une mère ou d’une jeune épouse s’écroule sur une chaise en sanglotant…

Août 1914. Situation économique : Les moissons inachevées, les rentrées des récoltes, les battages, tout s’est effectué en son temps, malgré l’absence de bras solides et d’animaux. Tout le monde remplit son devoir avec courage. Jamais peut-être on n’avait vu ici un pareil élan de solidarité : les vieilles querelles, les vieilles rancunes personnelles sont oubliées et tout le monde s’aide : on voit un professeur de lycée en vacances charger les gerbes de blé de son voisin déjà âgé et fatigué : « Vos fils sont à la frontière pour nous défendre, il est juste que nous vous aidions, dit-il. » Une jeune collégienne de quatorze ans garde tous les jours des vacances les vaches de sa voisine trop occupée par les travaux des champs…

Vindelle le 25 septembre 1917.