PASSIRAC

 

Une Heureuse Nature

 

 

§ HISTOIRE

Eglise Saint-Pierre 

 

¤ église Saint-Pierre - 2009
¤ église Saint-Pierre - 2009

Depuis 1077, année de sa consécration par l'évêque Boson sous le pontificat de Grégoire VII, l'église romane Saint-Pierre de Passirac est au centre du bourg. Sa forme en croix latine montre une voûte ogivée de trois travées ; belle coupole centrale en octogone, appuyée sur des piliers carrés cantonnés de deux colonnes ; portail plein cintre à voussures ornementées retombant sur des colonnettes à demi engagées.

¤ station II
¤ station II

Elle appartenait par droit héréditaire et à titre laïque à Ramnulfe de Vignac (de Alviniaco) dont la famille avait de l'importance dans la Saintonge. Hugues, prieur de Barbezieux, disputa à l'abbaye de Baignes la possession de cette église mais elle lui fut maintenue par jugement de Ramnulfe, évêque de Saintes le jour où son fils, Adémar II, prit l'habit de saint-Benoît.

 

réf : cartulaire de Baigne

 

 

Il ne faut pas manquer d'admirer en particulier, à l’intérieur, les chapiteaux de la coupole et du chœur avec leurs décorations sculptées tout à fait singulière.

Aux fenêtres de l'abside du chœur, de gauche à droite :

  • Vierge de l'Immaculée Conception  VIRGO IMMACULATA
  • Bon Pasteur PASTOR BONVS
  • Saint Joseph SANCTUS JOSEPH

Dans le bras gauche du transept, au mur du fond :

  • Vierge à l'Enfant

Dans le bras droit du transept, au mur du fond :

  • Saint Jacques dans un médaillon et quatre quadrilobes

Dans la nef, six grisailles et dans la première travée, à gauche :

  • Saint Jean-Baptiste SANCTVS JOANNES BAPTISTA/LV/GESTA/DE/TOULOUSE

vitraux datant de la fin du XIXe siècle

¤ Vierge à l'enfant
¤ Vierge à l'enfant

Une bannière de procession consacrée à "La Vierge et l'Enfant" (XIXe) est accrochée dans l'une des traverses; en face, on peut admirer un tableau intitulé "La Déploration du Christ".

Même si la nef n’a été élevée qu’à la fin du XIIème, les voûtes, le clocher et le faîte du chevet ont été, eux, reconstruits à la fin du XVIème.

En novembre 1738, l'abbé Choloux a noté que le coin du clocher,  brisé par "le feu du ciel", a été refait, raccommodé et relevé.

La sacristie a été construite en 1873.

Le tableau "La déploration du Christ" est une huile peinte courant le XVIIIème siècle. C'est une reproduction d'une œuvre d'Annibal Carracci, peintre italien (1560-1609) et dont l'original, peint en 1606, est conservé à The National Gallery de Londres.

¤ MDCCCIC restavratvs
¤ MDCCCIC restavratvs

A l'initiative de Marc de la Croix et sous la direction de l'architecte Pierre Texier, des travaux de restauration ont été entrepris dans la sacristie en 1893 et se sont poursuivis pendant quelques années (le chœur de 1899 à 1900) afin de remettre à neuf, entre autres, le clocher culminant à plus de 15 mètres, ajouré sur quatre faces de hautes fenêtres séparées par des groupes de colonnes.

Sa cloche, prénommée Marguerite, proviendrait de l'église Saint-Sauveur d'Aubeterre-sur-Dronne. Une inscription latine ainsi que la date y figure : CAPITULI SANCTI SALVATORIS ALBAE TERRAE FUIT LIQUEFACTA CAMPANA ISTA ANNO 1771. La cloche a été réalisée par le fondeur M.E. Gansbert puis refondue en 1925 par Darricau, fondeur à Tarbes.

¤ la cloche Marguerite
¤ la cloche Marguerite

La cloche (sol dièse - 407°°) a été offerte à l'église de Passirac par Marc de la Croix en souvenir de ses fils tués à la guerre :

capitaine Jehan de la Croix †1914,

capitaine Xavier de la Croix †1915,

lieutenant Henri de la Croix †1916.

Elle a été bénite en septembre 1925 par M. Lafaye, curé, doyen de Brossac et en présence de Maurice Fouchet (curé de Passirac et de Chillac de 1919 à 1940), de Louis Blanc, maire de Passirac, parrain de Marguerite et de sa marraine, la Vicomtesse de Castelbajac née de la Croix.

L’ensemble du monument est inscrit à l’inventaire supplémentaire de 1999.

 

réf : service régional de l'inventaire Poitou-Charentes

autres sources : base palissy, base mérimée

 

 

Le curé F. GLENISSON était le desservant de l'église de Passirac en 1906, noté comme tel sur l'inventaire établi au moment de la séparation des églises et de l'état.

sources : archives16

 

Le livret, Etude pour le Neuvième Centenaire d'une Dédicace (1077-1977), ayant été créé en 1977 à l'occasion du 900ème anniversaire de l'église Saint-Pierre de Passirac, l'idée a été retenue de le faire paraître dans son intégralité.

 

voir l'intégralité du livret

 

 

PROFANATION DU CIMETIÈRE

 

Le premier d'août 1762, à la sortie de la messe, deux "marchois, (suadente diabolo) se battent à coups de règles dans le cimetière qui entoure l'église de Passirac. Le combat est si violent que le sang coule. Cette effusion de sang humain répandu sur la terre du cimetière "le rend sur le champ pollué, violé et interdit". Messire Choloux écrit immédiatement à son supérieur, Monseigneur l'évêque de Saintes qui promet de pourvoir, par une commission en forme, à "la réconciliation" des cimetières pollués.

Mais en attendant celle-ci, aucune inhumation ne peut être faite dans le cimetière. C'est donc dans l'église que seronyt ensevelis les morts. Mais alors il faut payer 6 livres pour l'ouverture de la fosse, ce qui est une somme importante pour les plus pauvres et la plupart des familles ayant perdu un des leurs, refusent de payer.

Au bout d'un mois, le curé n'ayant obtenu aucune réponse est obligé de réécrire à son évêque Simon Pierre, qui habitait au Douet près de Saintes. Il reçoit alors une commission lui permettant de faire lui-même "la réconciliation", accompagné de Messieurs les curés de Brossac et de St-Cyprien. Ce qui fut fait à l'issue des vêpres le 18 septembre 1762.

Et tout rentra dans l'ordre.

 

C'est peut-être l'un des protagonistes de cette histoire, ce Léonard Planche, maçon, originaire de la Marche, qui fut inhumé dans le cimetière de Passirac le 29 février 1768. Il était âgé de 40 ans et était décédé la veille dans la grange du nommé Vrillaud de chez Collardeau.

 

Odette Faye - Histoire de nos communes - extraits des registres paroissiaux

 

tombeau de Marie-Léonie Lalarderie
tombeau de Marie-Léonie Lalarderie

En 1978, le Service de l'Inventaire du Patrimoine a découvert dans le cimetière de Passirac un tombeau érigé pour honorer le décès de Marie-Léonie Larlarderie, fille de l'instituteur Pierre Lalarderie et d'Agathe Kolloch.

Ce tombeau tout à fait singulier n'est pas le plus ancien du cimetière mais présente des caractéristiques architecturales plus remarquables que les autres tombeaux.

 

"...En effet elles sont à la fois naïves, dans l'exécution, en particulier celle de la main et celle des caractères écrits, et savantes, avec les trois arches polylobées, la troisième venant couronner les deux premières. C'est tout-à-fait dans le style néo-gothique en vogue pendant le 3e quart du 19e siècle.
Il est difficile de comprendre ce que signifie la main ainsi représentée ; ce n'est pas un symbole protestant car la représentation montrerait plutôt deux mains qui se serrent ; c'est peut-être un geste de prière.

La partie de gauche restant vide, on peut supposer que les parents de l'enfant avaient choisi de la réserver pour eux, ce qui ne s'est pas produit..."

sources : Marie-Paule Dupuy - documentaliste

... inscription dans la partie droite : Ici repose Marie-Léonie Lalarderie, née le 8 janvier 1865... décédée au bourg de Passirac le 12 avril 1875. Adieu cher ange. Prie pour les pauvres père et mère...

sources : Yves-Jean Riou