Le culte des eaux et des fontaines remontent aux temps lointains du druidisme. Le christianisme, ne pouvant empêcher ces pratiques païennes, autorisa au VIe siècle, malgré les ordres du Concile d’Arles, ces dévotions aux fontaines et aux sources.

Qui n'a pas entendu dans son enfance qu'une personne avait été guérie grâce aux vertus bienfaisantes de telle fontaine ? Qui n'a pas jeté dans telle autre des pièces pour que son vœu se réalise ?

On compte en Charente plus de soixante-dix fontaines dont les bienfaits spécifiques sont transmis de bouche à oreille et que se partagent une quarantaine de saints et de saintes auxquelles on vient, encore de nos jours, demander la guérison d'un enfant atteint de fièvre, de cécité, de jaunisse, de goitre ou de convulsions. C'est dans ces croyances et ces rites, qui peuvent faire sourire, que se manifeste toute la poésie et le charme de nos campagnes.

La fontaine Saint-Pierre de Passirac était située à l'extérieur de l'église et coulait d'une part vers le lavoir et d'autre part à l'intérieur de l'église côté gauche (chapelle Saint Jacques) dans un trou qui s'était formé. Le trou dans l'église fut bouché mais la source continue d'alimenter le lavoir dont les pierres sont malheureusement cachées par les ronciers. Son eau, réputée miraculeuse guérit les furoncles. Comme Passirac est arrosée par les ruisseaux de Lamaury et de Belleveau, d'autres fontaines miraculeuses doivent exister avec des vertus particulières. 

Il n'y a pas si longtemps, le curé de Passirac (vers 1950), au moment des rogations, trempait la croix hosannière dans l'eau pour attirer sur les champs la bénédiction du ciel.