PASSIRAC

 

Une Heureuse Nature

 

 

§ HISTOIRE - au fil du temps

15 avril 1944

résistant en liaison radio
résistant en liaison radio

Les maquis apparaissent en Charente en 1943, au moment de l’instauration du STO. Ils se rattachent aux grandes organisations paramilitaires : A.S, O.R.A, F.T.P.F.

Grâce à ces organisations, c'est seulement au début de 1944 qu'ils reçoivent armes et munitions en quantité par parachutage. Les effectifs des unités combattantes de la Résistance charentaise auraient atteint (selon la barre de Nanteuil) 3023 hommes le 1er juillet 1944 et 6310 au 1er septembre.

Les responsables des groupes constitués

dans le Sud-Charente étaient : 

  • pour Barbezieux, le Lieutenant Bernard Fischer alias Fernand, chargé de la réception des parachutages et des transports d'armes, ainsi que Jean Deschamps et Joseph Florsch agents recruteurs des jeunes mosellans et charentais, 
  • pour Brossac, Étienne Épaud et René Boquereau (noté selon les documents : Bocquereau ou Bochereau) anciens membres du réseau de Tarbes organisé par Charles Rechenmann* alias Julien, et le neveu de Louis Boeuf de Chez Maillet à Passirac,
  • pour Guimps, Lucien Lang spécialiste de la fausse carte d'identité,
  • pour Péreuil, Roger Vincent à la tête d'un groupe déjà bien organisé fort d'une trentaine d'hommes, des charentais et des nombreux mosellans dont deux déserteurs de l'armée allemande,
  • pour Berneuil, André Petit qui en outre, accomplit sur ordre les missions de liaison de l'ensemble.

* agent secret français du S.O.E, Section F - Il a dirigé le réseau ‘Rover’ (période d’activités : le 21 mars 1944 - le 10 mai 1944).

principaux dépôts d'armes
principaux dépôts d'armes

En septembre 1943, le lieutenant Bernard Fischer, un professeur de Moselle, réfugié et séjournant à Barbezieux comme instituteur, est le chef de réseau résistance de Barbezieux. Il organise avec son ami Charles Rechenmann, le S.E.O, « Strategic Operationel Execution » -  réseau Buckmaster, dans lequel il a la responsabilité des parachutages.

carte extraite du livre de Guy Hontarrède : Ami, entends-tu ?

 

"...Le trio Rechenmann prend contact à Angoulême avec Jean et Philppe Kœnig, Muller, Pouget, instituteur retraité, le sous-lieutenant Georges Fricaud, à Cognac avec René Dubroca et à Ruffec avec Coutant.

 
réception d'un container
réception d'un container

 

Le premier parachutage a lieu le 15 avril 1944. Le message " j'ai cassé la vaisselle " et le terrain la vallée de Chez Maillet, commune de Passirac. Le parachutage sera réceptionné par Bernard Fischer aidé par André Petit et Florsch qui se sont rendus sur les lieux à bicyclette, et par une équipe du groupe de Brossac. À 3 heures du matin, l'avion survole le terrain et largue ses colis. Les armes transportées par Épaud, Boquereau, Bœuf, Hériard père et fils, sont cachés dans le hangar de Louis Bœuf. Il est 5h30 quand tout est terminé et le chocolat et les cigarettes anglaises qui agrémentent le parachutage font oublier à ses soldats de l'ombre la longue attente, le froid et la peur de la nuit..."
 

"...Le 14 mai les Allemands investissent le village de Passirac et s'emparent du dépôt d'armes. Louis Boeuf, témoin de l'opération, court prévenir le Lt radio Louis Sirois qui, conduit par Étienne Épaud, se rend d'abord à Montguyon, puis, seul, en taxi, à Angoulême, rue Alsace-Lorraine, chez Pouget, l'instituteur retraité. Dans un des camions allemands la famille Boeuf a reconnu René Boquereau. Le 19 mai, avec l'aide de Nicolaï Théo, un mosellan agent de liaison du groupe Florsch, André Petit récupère à Passirac le poste émetteur du radio canadien Louis Sirois et le remet à Bernard Fischer qui le transporte avec Jean Deschamps, au Grand Landry, commune de Guimps..."
extraits du livre de Jean Jardry : Les anciens résistants du Sud-Charente

 
 
 
 

Le 7 mai, B..., dit "René le Blond" retrouve le canadien Allyre Sirois, agent du S.O.E, et l'emmène chez lui à Saint-Vallier près de Brossac.

 

Le 10 mai,

le lieutenant James Mayer, l'adjoint de Rechenman,  est arrêté par la S.I.P.O à Pont-à-Brac. Il sera déporté et exécuté à Buchenwald le 10 septembre 1944 à l'âge de 24 ans.


Le 12 mai, Charles Rechenmann rencontre René Boquereau à l'hôtel du Cheval de Bronze à Angoulême. Ils furent tous deux arrêtés. Rechenmann fut interrogé puis déporté à Buchenwald, où le 15 septembre 1944, il fut pendu.

 

Le 14 mai, les allemands sont dans  le village de Passirac où ils ont découvert, par dénonciation, la cache d'armes et procèdent le soir même à la récupération de plusieurs tonnes d'armes et d'explosifs. Une partie échappera et servira à armer un groupe maquisard dit des Alsaciens-Lorrains ou groupe Walter-Petit.

 

Le 22 mai, Bernard Fischer a été arrêté par la Gestapo. Il a été déporté et exécuté à Dachau en septembre 1944.

 

Allyre Sirois, opérateur radio de Rechenmann et agent canadien du S.O.E., quitte Angoulême devenu trop dangereux pour lui et s'installe à Cognac où, avec l'aide des résistants locaux, Tapon, Philippe Mesnard, René Dubroca, il va contribuer à fonder et à armer de petits maquis vers Saint-Laurent. C'est là que viendra le rejoindre le remplaçant de Rechenman, le capitaine Corbin, fin juillet ou début août 1944.

En mars avait été arrêté, par hasard, à Barbezieux, Q... porteur de papiers falsifiés. Il passe aux aveux et au service de la S.I.P.O allemande qui le libère dès la première quinzaine d'avril. Quelques semaines plus tard, la même S.I.P.O arrête B.., dit "René le Blond", porteur d'une forte somme d'argent et d'un paquet de cigarettes bleu parachuté. 

René le Blond passe rapidement aux aveux, sous promesse d'avoir la vie sauve. Pour preuve de sa bonne volonté, il conduit un camion de la Wehrmacht récupérer un dépôt d'armes cachées près de Brossac. On lui propose alors de fonder un faux-maquis avec Q...Les deux hommes acceptent.


Mais le S.O.E se rend compte du danger. Les agents anglais font le rapprochement entre les libérations de Q... et de René le Blond et les arrestations dans les rangs de la Résistance. Ils les exécutent en accord avec le groupe Walter-Petit. On retrouvera les corps de René le Blond et de sa femme le 2 juillet à Saint-Vallier.

Archives S.O.E. - Témoignage Gendarmerie de Brossac.

 

sources :

musée de la Résistance

blog Résistance française

des malgré eux au malgré nous

wikipedia

archives radio-canada vidéo (diffusée le 26 mai 1994)